dimanche 8 mai 2011

Ce que nous proposons pour que les personnels de l'ARS de Picardie aillent mieux…



Une attitude active et offensive pour tirer la sonnette d'alarme...

Suite aux réactions suscitées par  notre dernier tract, nous tenions tout d'abord à rappeler que notre vocation première, c'est d'agir pour défendre les intérêts des personnels. Il est parfois dur d'entendre certaines vérités, mais ne nous trompons pas, le ton incisif de ce dernier tract ne doit pas nous faire perdre de vue son objectif : faire réagir pour améliorer les conditions du dialogue social et les conditions de vie au travail de l'ensemble des personnels.

Si certains d'entre eux ont pu être « heurtés » par nos points de vue, rappelons que ce tract syndical ne vise ni les personnes, ni le dénigrement de tout ce que l'ARS a pu réaliser avec l'ensemble de ses collaborateurs depuis la création de l'agence.

Il vise au contraire à faire prendre conscience d'une réalité qu'il est temps de constater, de partager puis de dépasser en vue d'un changement de cap dans la redéfinition des conditions du dialogue social et des modalités de concertation du personnel dans une relation adulte, saine et plus sereine.

Nous partageons tous le même constat : la mise à flot du "paquebot ARS" n'a pas été et n'est toujours pas chose facile, et tous avons œuvré pour répondre dans les délais aux multiples projets de mise en œuvre de cette nouvelle organisation et nous y sommes arrivés et souvent avec brio et parfois même parmi les premiers au niveau national.

Notre sens du service public, notre énergie et notre volonté à tous ont permis à l'Agence de réussir à franchir toutes les étapes de mise en œuvre de cette nouvelle organisation depuis la période de préfiguration il y a maintenant plus d'une année.

Nous pouvons par conséquent faire confiance au professionnalisme, à la détermination, à la conscience professionnelle et à la responsabilité de nos dirigeants et de l'ensemble des collaborateurs de l'ARS.

Notre dernier tract n'est pas que le point de vue d'une "association de quelques personnes", mais l’expression d'une majorité silencieuse, presque déjà résignée mais dont le mal être ne transpire pas dans les Comex, les Codir, les Costrat ou multiples comités mis en place au sein de l'ARS, il se manifeste entre collaborateurs autour d'un café, lorsque ceux ci se sentent en confiance pour parler, et où chacun refait la même analyse de sa situation professionnelle sans y voir aucun espoir d'amélioration.

Notre dernier tract n'avait donc pas pour objet le dénigrement de l'action de l'ARS, ni de ses collaborateurs. Ne nous trompons pas de cible et ramenons le débat vers son cœur.

Le ton volontairement incisif de ce tract résulte d'une attitude active et offensive du syndicat pour tirer la sonnette d'alarme et dénoncer ce qui pour nous est une évidence : l'insuffisante prise en compte du contexte humain dans l'organisation de notre Agence.
Nous alertons en vue d'anticiper sur la question de la réflexion et de la recherche de solutions immédiates et urgentes  pour le moral des collaborateurs, pour la santé de certains d'entre eux, pour la stabilité de notre agence et plus largement pour la réalisation de sa performance. N'attendons pas le dernier cran.

Le rôle d'un syndicat, c'est aussi d'appuyer là ou ça ne va pas, là ou il peut y avoir distorsion des perceptions entre une vision managériale épurée et une vision syndicale de terrain proche du quotidien des collaborateurs.

Et paradoxalement, face à l'ampleur du mal être, nous pensons qu'il ne faut pas grand chose à l'ARS de Picardie pour réduire cette distorsion des perceptions, pour faire en sorte que le système de management mis en place soit en phase avec ses objectifs stratégiques, avec  ses objectifs opérationnels et avec le projet "social" de l' Agence qui prendrait en compte toutes les composantes de la dimension humaine dans ce vaste challenge et au final pour que l’ensemble des personnels de l’Agence aille mieux.

Nous passons beaucoup de temps en réunions à l'élaboration de nos multiples projets et à la production et à la mise à jour de notre référentiel documentaire : organigramme, projet d'entités, procédures, définition des territoires, modalités d'installation des nouvelles instances, CPOM, PSRS, feuilles de routes, programmes...

Nous passons beaucoup de temps à communiquer vers l'extérieur pour conforter l'image et la crédibilité de l'action de l'Agence auprès de nos partenaires dans cette phase délicate d'installation de celle ci dans le nouveau paysage régional de la santé.

Nous passons beaucoup de temps à la mise en œuvre de démarches innovantes et inédites telle que la démarche de certification ISO sur le circuit de réception et de traitement des signaux du processus de veille et sécurité sanitaire visant à sécuriser, à professionnaliser et à asseoir la crédibilité de notre action et la qualité du service rendu.

Nous passons beaucoup de temps à l'élaboration d'une stratégie régionale de santé, à l'organisation des modalités d'installation et de fonctionnement des nouvelles instances...

Mais nous ne prenons plus le temps de parler entre nous des métiers, des missions, de la nécessaire évolution des fiches de poste, des délégations de signature, des partages de responsabilités, de la lourdeur de certains circuits, de l'isolement des collègues des délégations territoriales notamment avec les mouvements et les vacances de postes des délégués territoriaux depuis la création de l'Agence, ou tout simplement du mal être ambiant.

Nous persistons à dire que notre dernier tract n'avait pas pour but de dénigrer les collègues, ce n'est pas dans nos principes, ce n'est pas dans nos méthodes, cela va même à l'encontre de nos convictions essentielles et à l'encontre du mandat qui nous est confié au sein de notre syndicat pour défendre l'intérêt des personnels de l'Agence.

L’écriture de ce dernier tract n’a pas été chose facile pour notre section syndicale, l’expression de nos points de vue et la liberté de ton est cependant un droit démocratique qui caractérise notre indépendance.

Que la direction souhaite y répondre par une lettre personnalisée, c’est son choix et son droit mais traduire ce dernier tract d’arguments mensongers par une lecture superficielle niant la profondeur du malaise au sein de notre ARS ne relève pas non plus de la bienveillance qu’une institution comme la nôtre se doit d’observer auprès de ses représentants syndicaux.

De plus, ce n’est pas l’animation du dialogue social, ni l’absence de concertation au sein de notre ARS que nous dénonçons mais plutôt ses modalités qui ne respectent les préalables indispensables à l’installation d’un vrai dialogue et à une prise en compte négociée des intérêts du personnel pour une décision éclairée et équilibrée.


Mais quel est le problème et de quoi s’agit-il ?

Le problème principal est ailleurs, il réside dans le fait essentiel que cette réorganisation n'a pas suffisamment pris en compte et ménager la principale ressource de notre Agence : son personnel. Nous n’insisterons pas sur les précédents départs de collègues depuis la création de l’Agence, notamment sur des postes à encadrement important même si on laisse croire que c’est pour des raisons de stratégie personnelle que ces collaborateurs pourtant brillants sont partis.

Plusieurs syndicats présents au sein des agences régionales de santé (ARS) ont récemment rapporté à l'APM une dégradation du climat social et des conditions de travail, une démotivation du personnel, toutes catégories confondues, et un sentiment de mal-être généralisé au sein de ces structures après une première année de fonctionnement.

Si la situation est décrite comme "très variable" selon les régions, le sentiment de mal-être semble dominer au sein des ARS. Elle est toutefois jugée suffisamment sérieuse pour décider le ministère à engager un "plan ambitieux d'amélioration des conditions de travail" dans les ARS sous l'égide de la direction des ressources humaines (DRH) ministérielle (cf dépêche APM VGOCV001), dans un contexte marqué par un suicide et une tentative de suicide à l'ARS de Guadeloupe.

Aux inquiétudes initiales des syndicats qui redoutaient une mise en oeuvre des agences à marche forcée et les conséquences de la révision générale des politiques publiques (RGPP), s'est ajouté le mécontentement lié aux difficultés dues au report des élections pour la mise en place des comités d'agence.

Ces difficultés se sont manifestées par un certain flottement qui a conduit à modifier en décembre 2010 les dispositions réglementaires concernant les comités d'agence et les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), édictées en avril 2010 lors de la création des ARS et contestées devant le Conseil constitutionnel (cf dépêches APM CBNLV002 et APM VGOAS001).

Initialement prévues avant le 1er octobre 2010 (cf. dépêches APM VGNJ1002 et APM VGNJB002), les élections aux comités d'agence, par ailleurs nécessaires à la constitution des CHSCT, se sont finalement tenues le 15 mars, soit quasiment un an après la création des ARS. Elles se sont soldées par une mobilisation massive des personnels, avec une participation de plus de 85% (cf. dépêche APM VGOCI003).

De plus le vaste changement induit par cette réforme au niveau local n’a pas été suivi d'un accompagnement suffisant des personnels tant durant la phase de transfert des personnels en cours de préfiguration que lors de la mise en œuvre de la nouvelle organisation. La dimension humaine n'a pas été suffisamment prise en compte au profit d'une vision managériale et organisationnelle exclusive.

L'impact de ce vaste chantier sur les collaborateurs, sur leurs métiers, sur leurs parcours professionnels et sur les valeurs construites à partir de leurs identités professionnelles antérieures multiples, n'a  en tout cas pas été suffisamment anticipé, ni accompagné tant au niveau national qu'au niveau local.

En effet les valeurs professionnelles des personnels sont encore fortement imprégnées des valeurs de leurs structures antérieures. Dire que nous étions réunis le 5 avril dernier après une année de fonctionnement pour partager les valeurs de l'ARS est encore, nous semble-t- il un peu prématuré. Les valeurs de l'ARS restent à construire, à expliciter et à partager.

Face à l’impact du tremblement de nos identités professionnelles respectives dans ce séisme organisationnel, il nous faut rechercher les voies de la stabilité qui passe d’abord par l’équilibre d’un vrai dialogue pour aborder de front  ce problème à peine esquissé depuis la création de notre Agence.

Et de fait, lorsque par exemple nous évoquons les métiers des DDASS et DRASS, celui des médecins inspecteurs de santé publique, celui des pharmaciens inspecteurs de santé publique, celui des inspecteurs de l’action sanitaire et sociale, celui des ingénieurs du génie sanitaire, des ingénieurs sanitaires, celui des techniciens sanitaires, de la conseillère technique en soins infirmiers, de l’inspecteur régional de l’équipement, des responsables informatiques et organisation, des programmeurs, des secrétaires administratifs…toutes ces dénominations avaient du sens pour l’ensemble de ces personnels en termes de métiers et au regard de nos missions. Les termes utilisés dans l’organigramme de notre ARS : médecins conseillers, chargé de mission… est à ce titre à lui seul très éloquent.

Autre illustration : durant la période de gestion du dispositif de préparation de la pandémie grippale que dire de l’énergie, de la foi et de l’élan déployé au travail de l’ensemble de ces professionnels qui durant des mois se sont investis avec ardeur sans compter leurs heures, dans l’incertitude et l’adversité d’un contexte de ressources restreintes pour gérer un dispositif d’anticipation et de gestion de crise sans précédent, avec une seule certitude : celle d’être au service de la protection de la population picarde. Ce sont ces évènements exceptionnels qui contribuent en partie à la construction d’un socle de valeurs communes que sont la solidarité et la vertu d’être au service de la population. Enfin c’est ce socle de valeurs communes qui constitue le capital d’une cohésion réussie des équipes.

Le séisme de mise en place des ARS, doit être le départ d’une réhabilitation de nos valeurs professionnelles par nous même, et non par des valeurs toutes faites, sorties tout droit d’un cabinet de consultant et livrées en kit pour toutes les ARS de France. Il y a là une erreur manifeste de méthode.

Une autre voie pourrait consister en l’approfondissement dans le nouveau paysage institutionnel de la santé, de nos parcours professionnels par nous même, du ré-enracinement de nos valeurs dans une histoire professionnelle, dans une géographie de nos métiers et dans une culture commune en devenir. C’est en partie au prix de cet approfondissement  et à la lumière de ce travail d’introspection et d’auto analyse que ces personnels auront le sentiment d’être respecté et reconnu.

Cette voie ne devant pas se traduire par une forme de passéisme ni par une nostalgie archaïsante de nos anciennes structures mais au contraire par une réactivation de nos parcours professionnels en vue de leur propre dépassement et transformation au sein de cette nouvelle organisation.

Les personnels de l’ARS ont en effet tourné la page de leurs organisations antérieures, leurs regards ne se portent pas vers le passé, mais plutôt sur le présent, sur leur quotidien que nous souhaitons voir améliorer.


Et que proposons-nous ?...


Il faut d'abord restaurer les conditions d'un climat social apaisé...

Nous pensons qu'il ne faut pas grand chose à l'ARS de Picardie pour qu'elle fonctionne mieux : il faut d’abord remettre au centre la nécessaire concertation pour restaurer les conditions préalables d’un climat social apaisé. Il faut donc prendre le temps de l’échange avec les collaborateurs pour discuter de leurs conditions de travail (au-delà des simples questions immobilières ou logistiques quelconques, même si ces difficultés plutôt techniques ne sont qu’un écran de fumée face aux vrais problèmes).

Et prendre en compte la dimension humaine dans le système de management…
Tant la distance semble grande entre « la capitainerie et les matelots. »

Pour se faire, nous proposons 3 axes de travail :

  1. Redéfinir, et élaborer le cadre et les modalités de la concertation avec les IRP et l’ensemble des personnels.

  1. Pour améliorer les conditions de travail et agir contre le mal être, nous proposons la constitution d’un groupe de travail avec une participation des IRP et des personnels volontaires avec un pilotage par le CHSCT en se donnant les moyens (aidé éventuellement par un consultant) d’élaborer un diagnostic plutôt sous la forme d’un audit social et organisationnel de notre ARS après une année de fonctionnement. Cet audit devra prendre en compte les thèmes suivants :

    1. Impact de la réorganisation sur les métiers et la place des collaborateurs au sein de l’Agence
    2. Analyse de la valeur ajoutée de nos métiers
    3. Périmètres des responsabilités, comités décisionnels, délégations de signature et circuits de décision
    4. Rôle des délégations territoriales et des délégués territoriaux


  1. Définir une politique des ressources humaines de façon claire et partagée avec l’ensemble des collaborateurs intégrant à la fois les 4 dimensions suivantes :
    1. Le recrutement
    2. La formation
    3. La rémunération
    4. L’évaluation et la promotion

Loin de nous opposer, nous sommes d’abord et avant tout force de proposition pour aider aux voies de progrès.

Bien à vous tous, la section FO.

N.B : toutes les idées, commentaires et suggestions seront la bienvenue sur notre blog en enregistrant vos commentaires en bas de l’article en cliquant sur : http://fo-ars-picardie.blogspot.com

dimanche 1 mai 2011

Tout ne va pas si bien à l’ARS de Picardie : la fête est finie…



Le 5 avril dernier nous « fêtions » notre premier anniversaire et ce week end la fête du travail. Entre le 1er avril et le muguet de ce beau dimanche ont eu lieu entre autre, la convention du personnel et l’installation de deux instances représentatives du personnel : le comité d’agence et le CHST. Ces moments importants de la vie de l’Agence sont encore une fois l’occasion  de tester la capacité de notre ARS à instaurer les conditions favorables d’un véritable dialogue social.

Plutôt qu’un dialogue, la réunion d’installation du comité d’agence s’est traduite par un monologue, avec de plus le départ anticipé du directeur avant la fin de la réunion. Pour le CHST, après une longue présentation des acteurs, le dossier le plus important du jour, celui des astreintes  ne passera qu’en fin de matinée entre 13h et 13h30, preuve de l’intérêt porté à au débat nécessaire sur ce sujet avec les instances représentatives du personnel.

Nous avons eu droit à une esquisse de présentation du nouveau dispositif qui a certes le mérite d’être mieux équilibré sur le fond que le premier projet, mais encore si approximatif dans sa présentation et dans sa mise en œuvre, que tous syndicats confondus, nous avons trouvé non recevable en l’état. Nous ne validerons donc pas au sein du CHST et de façon unanime, le projet ainsi présenté sans précisions complémentaires. Nous ne détaillerons pas ici l’objet de nos réserves largement diffusées dans le mail collectif et intersyndical de la semaine dernière.

En matière de concertation, chacun sait qu’il faut du temps, or encore trop souvent, la vitesse et l’approximation semblent être la règle, à moins que ce ne soit une stratégie, comme celle de réunir l’ensemble des cadres par petits groupes pour se « concerter collectivement ».

Revenons si vous le voulez bien à cette date anniversaire, à notre fameuse « convention » du 5 avril, terme emprunté pour désigner cette nouvelle forme d’assemblée générale, sorte de « show » à l’Américaine, avec le même look de présentation humoristique mais sans l’enthousiasme de ce type d’assemblées tant l’ambiance n’était pas à la fête.  Nous étions habitués pour la majorité des personnels de l’ARS à plus de simplicité et de sobriété, plus d’authenticité et moins d’hypocrisie.

En effet suite au mot d’ordre du Ministère avec l’annonce tapageuse d’un « plan d’action national » d’amélioration des conditions de travail au sein des ARS, qu’il ne faut bien sûr pas relier au suicide d’un MISP ou au mal être généralisé au sein des ARS…venant quelque peu troubler le fleuve tranquille de la vie des ARS.

On ne pouvait donc que se « réjouir » d’une journée ou on allait nous « bichonner » sans vergogne, nous restaurer et nous dire que « tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil » ! Cet anniversaire avait plutôt l’air d’un rendez-vous de « convivialité obligée » tant le cœur n’y était pas pour beaucoup d’entre nous.

Après 15 jours de mystère entretenu autour de l’objectif et du contenu de cette convention annoncée dans le journal interne comme « une réunion de travail, un moment à part dans notre quotidien professionnel, un événement à part entière ». On nous livre ensuite, qu’ « une convention n’est pas une simple réunion, ni une assemblée générale, le format retenu étant celui de tables rondes » mais sans participation possible des personnels. Enfin l’article conclue par « Améliorer et préserver la santé des picards, c’est une grande responsabilité et aussi une grande fierté, c’est notamment de cela dont nous allons parler le 5 avril (et non discuter ) ».

Après cette énigmatique annonce qui donne « envie d’y aller », et après avoir réclamer une vraie invitation précisant l’objectif, c’est un mail laconique mais coloré qui précise dès la première ligne l’obligation d’émargement des personnels à leur arrivée sans plus de précision sur l’objectif de cette journée.

Qu’avons nous fait pour mériter ce traitement ? N’est ce pas déconsidérer ses personnels que de se comporter de la sorte en lui faisant tant confiance ? Ou peut être que les cloches du Ministère ont sonné ce jour là pour annoncer la fin de la récréation face aux régions où les personnels récalcitrants ont tout simplement boycotté massivement ce type d’événement ? (Ex : près de la moitié des personnels de l’ARS de Bretagne ne se sont pas rendu à cet événement anniversaire). Ou alors, les personnels de l’ARS de Picardie « bonne élève » et bien organisée aux yeux du Ministère, se devaient d’être présents pour ne pas décevoir le grand témoin ?

Le « format » de la journée n’ayant d’ailleurs pas envisagé de temps d’échange direct ni avec les personnels ni avec un quelconque témoin…Après avoir émargé à l’entrée, nous nous sommes donc assis confortablement et avons suivi  sagement le spectacle comme de grands enfants ébahis. Après la sempiternelle liste à la « Prévert » de ce qui a été réalisé par nous tous depuis la création de l’Agence, c’est un discours sobre tout emprunté de sollicitude pour les personnels de l’ARS qui nous est servi.

Pour le contenu de cette convention, réglé au millimètre par un groupe de travail ayant ardemment et hardiment  planché sur le « sujet », nous avons droit au menu  suivant : un peu de théâtre nous montrant en dérision comme plat de résistance, une pincée de chiffres de démographie médicale, une goutte d’eau de technique et un peu d’accessibilité au soins saupoudrée de télé médecine.

Pour le théâtre les scènettes étaient parfaites, d’une telle réalité nous permettant de ne pas douter de la connaissance précise de notre direction, des réalités quotidiennes que nous vivons depuis la création de l’Agence. Mettre en scène notre quotidien avec dérision, c’est une chose, mais répondre au mal être en proposant une vraie concertation et de vraies solutions en est une autre.  Le théâtre  dissèque notre quotidien et met en scène les problèmes communs à tout un chacun. Le théâtre c’est la vie, nous dit sir Alfred Hitchcock, ses moments d’ennui en moins…

Car même si certains d’entre nous avons trouvé juste l’esprit théâtral de ces scènettes, beaucoup se sont aussi ennuyés ou sentis mal à l’aise face à cet « excès » de dérision,  en particulier ceux qui silencieusement se sont retrouvés seuls face au spectacle de leur propre souffrance au travail.

Encore quelques beaux discours avant la fin de cette journée qui n’ont pas déchaîné l’applaudimètre, ni suscité l’enthousiasme car la majorité des personnels ne sont plus dupes, et la résignation a ses propres limites…Chacun est sorti sa tasse à la main estampillée « une année ensemble au service de la santé des picards », mais la coupe pleine d’un drôle de sentiment tant cette journée était décalée faces aux attentes de la majorité d’entre nous.

Cette « mascarade » de convention à 25 000 € est encore un exemple pouvant nous faire douter de la volonté d’instaurer un véritable dialogue social au sein de cette Agence.

Les volontés précaires se traduisent par des discours, les volontés fortes par des actes !

Quelle action concrète a été envisagée pour améliorer les circuits de décisions et de circulation de l’information au sein de cette agence et non réserver toutes la « substance bleue » à l’élite ayant droit sur tout même de ne pas vous informer ? 

Pour améliorer la communication interne, suffit- il de disposer d’une pléthore de supports de communication tous aussi « beaux », tous aussi « lisses » dans leur forme et leurs contenus ? Ne faudrait-il pas plus d’échanges directs pour identifier les « vrais besoins » de communication sans vouloir se gargariser d’une autosatisfaction suspecte de nombrilisme ?

Quelle action concrète a été envisagée pour améliorer le quotidien des personnels de l’Agence, les contraintes se multiplient, l’écoute se fait de plus en plus rare, les procédures internes  parfois lourdes et compliquées (pour exemple la procédure de gestion des frais de déplacement relevant  plus d’objectifs d’économie d’épicerie que d’une réelle optimisation des processus supports).

Quelle action concrète a été envisagée pour assurer un processus de recrutement transparent et clair pour tout à chacun ? Les choix en la matière n’ont jamais été explicités de façon précise et dans leur globalité, confortant ainsi l’esprit de chapelle qui rôde au sein de chaque direction de l’Agence qui ne cesse d’alimenter toutes les rumeurs du copinage et des passe-droits.

Quelle action concrète a été envisagée pour redonner leur place aux professionnels compétents et ceci sans multiplier les strates de la pyramide ARS, par des « managers » empilés, recrutés sur les jeux de bazar du consulting et du management, par des comités multiples (COMEX, CODIR, COSTRA et par une multitudes de réunions d’encadrements factices ( CODROS, CODPPS…) ou tout se sait mais ou rien ne se dit.

Nous n’allons pas continuer à regarder faire et se taire . N’oublions jamais le printemps 2010 :

Au niveau national, nous apprenions en catimini que certaines prestations sociales ministérielles seraient tout simplement supprimées et que les élections du comité d’agence et des représentants du personnels étaient reportées, comme pour éviter la contestation à ce moment le plus fragile et le plus sensible pour discuter des conditions de travail des collègues.

Au niveau local, juste avant l’ouverture de notre Agence, souvenons nous de cette période du processus de recrutement des responsables de l’ARS et de la finalisation de l’affectation des personnels, la production des projets d’entités, le recours aux consultants pour le choix des responsables, la « Capgeminimania », les fiches de poste sommaires, les responsabilités mal définies, l’attente des personnels des délégations territoriales (éternels banlieusards de l’ARS), et la mascarade d’un premier séminaire des responsables avec presse book photos, post-it, mots clefs et arbre de vie sans racines puis discours de démonstration sur ce qu’est, et sur ce que doit être le management au sein de notre Agence, sorte d’idylle entre le pont et la vigie…

Puis vint le jour de l’ouverture de l’Agence et des conférences de presse synchronisées au niveau national : souvenons-nous du discours, où une courte phrase a été consacrée pour saluer le travail des professionnels des anciennes structures DDASS et DRASS et qu’un € symbolique devait être versé à chaque fois que l’on parlerait de DRASS, DDASS, URCAM… comme pour signifier que chacun devait ipso facto s’assimiler et se fondre dans la nouvelle culture de la maison commune ARS en oubliant ses origines et son histoire professionnelle.

Nous ne sommes pas les avatars à qui l’on veut faire boire l’eau bleue de bonnes paroles, nous ne souhaitons pas devenir de grands hommes bleus décérébrés, déracinés mais des professionnels confirmés et responsables ne doutant pas de notre capacité à participer au développement à venir de notre Agence et à la mise en œuvre de la politique régionale de santé au service de tous les picards.

Ce premier printemps plutôt calme pourrait être suivi d’un printemps 2011 moins serein. En effet, les personnels de l’ARS de Picardie, dans leur grande majorité ne sont pas dupes, ils faut changer de cap dans la relation avec les personnels pour l’instauration d’un vrai dialogue social entre professionnels responsables.

La fête est finie ! Cessons de nous considérer comme des enfants, il nous faut maintenant sonner la fin de la récréation. Il est temps de restaurer de nouvelles bases pour un vrai dialogue social au sein de cette Agence. Le dispositif d’astreinte est un premier projet test, il ne se fera pas contre nous mais avec nous.
  
Il est encore temps de réagir pour instaurer les conditions d’un véritable dialogue social au sein de cette Agence !

Toutes les idées, commentaires et suggestions seront la bienvenue : il est temps de dire les choses et de ne plus se résigner à regarder faire sans rien dire.

NB : n’hésitez pas à réagir sur notre blog en enregistrant vos commentaires à l’adresse suivante : http://fo-ars-picardie.blogspot.com

samedi 19 février 2011








Section Syndicale FO ARS de Picardie - Avec nous votez FO aux prochaines élections du 15 mars !

Tout va bien à l'Ars de Picardie

Rien de plus rassurant que ce propos après 10 mois de fonctionnement de notre nouvelle Agence.
Même si l'heure n'est pas au bilan, il est temps pour chacun d'entre nous de faire un point sur le dialogue social et le moral des troupes.
Beaucoup de nos collègues ont quitté l'Agence sans avoir trouvé ce qu'ils espéraient de ce grand changement issu de la Réforme Générale des Politique   Publiques  (RGPP) et du challenge inédit de la création des ARS.
Beaucoup ont perdu leurs repères et le niveau de considération attendue, certains ont perdu le niveau de responsabilité et de délégation qui ne sont plus à la hauteur de leur expérience et de leurs compétences, au sein de la maison commune.
Les personnels au sein des délégations territoriales, ont parfois le sentiment d'être les "banlieusards" de l'ARS: on leur avait assuré, en leur promettant (ou on les avait plutôt rassuré) le maintien des effectifs, mais ils se sont vite rendu compte après 10 mois de fonctionnement, de la fuite inexorable des activités vers le siège qui se confirme, et que finalement toutes ces promesses n'étaient qu'un leurre.
Parmi vous, certains ont le sentiment que ce changement les a déclassé, les a oublié et conduit à faire d'eux les "pions" d'une macro organisation complexe et peu lisible.
Beaucoup baissent les bras après avoir courbé l'échine, blasés, usés par l'immobilisme de la nouvelle bureaucratie des ARS. : centralisation du pouvoir, empilements hiérarchiques, parcellisation des tâches, déresponsabilisation des équipes et des personnes, risque de démotivation généralisée, perte de sens de l’action et de confiance, dégradation du climat social, concurrence entre agents tout en parlant  de « maison commune », souffrance au travail…
Vous êtes aussi nombreux parmi les anciens, à penser que nous avons vite fait table rase du passé, de nos identités professionnelles profondément ancrées par exemple pour les personnels Etat dans une certaine idée que nous nous faisions de la santé publique et du service public en général.

De leur côté, les agents issus de l'Assurance Maladie cherchent toujours l'esprit d'entreprise qu'ils connaissaient dans leur ancien organisme.

Avec les ARS, nous nous sommes peut être fourvoyés dans l'obnubilation(1) de l'organisation et de la communication, en oubliant les hommes et les femmes qui s'investissent avec leur expérience, leur histoire, leurs compétences, leur identité et leur volonté de bien faire.
Une volonté de bien faire sur tous les champs que couvrent l'ARS dans une pléthore de projets tous azimuts pas toujours coordonnés, et pas toujours très lisibles avec des échéanciers en flux tendus depuis la création de l'Agence.
Trop nombreux sont les collègues à penser que cette macro organisation n'est pas encore fiable, que ses rouages sont fragiles, et que ce gros machin conduit aussi à une perte de sens et des valeurs sur lesquelles reposaient le fondement même de nos métiers.
L'urgence est devenue la règle, les heures supplémentaires s'enchainent, les dossiers s'empilent au bureau et à la maison, le stress d'"être dans les temps", l'inquiétude de ne pas pouvoir boucler les programmes d'activités dans un contexte de ressources de plus en plus contraintes…Mais surtout il faut faire au mieux et avec ce que l'on a.
L'Agence ne peut être construite juste à partir d'une poignée d'hommes et de femmes ayant toujours les mêmes places ou le même strapontin autour des tables décisionnelles : notre organisation, que l'on sait complexe doit évoluer vers un fonctionnement moins cloisonné, plus ouvert avec de vrais délégations et donc plus de responsabilisation des personnels.
Enfin trop nombreux sont les collègues, après cette mise en route de 10 mois  à avoir perdu l'espoir d'un horizon meilleur pour l'avenir de leurs métiers.

"Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer."

Antoine de Saint-Exupéry
Nous, organisation syndicale FO, pensons que rien n'est impossible, que l'horizon peut être meilleur avec la construction d'un véritable dialogue social et avec l'assurance de la défense de l'intérêt des personnels en posant les vrais questions sur la table de nos décideurs, dans un échange mature, constructif, intelligent et adulte qui ne peut être que favorable à la performance de notre Agence. Car une organisation performante, c'est aussi une organisation où les professionnels s'y sentent bien.

Voici les points essentiels de discussion (résultant du constat) que nous souhaitons développer dans les mois à venir :


1. Délégation, information et responsabilisation des personnels dans une politique revisitée de management de l'Agence :
- en redonnant du sens aux tâches et aux missions, en évitant la parcellisation et l'appauvrissement de la valeur ajoutée de nos métiers,
- en en se réinterrogeant sur la répartition des niveaux de responsabilité et des circuits décisionnels, notamment entre le siège et les délégations territoriales.
- en évitant les échéanciers de mise en œuvre irréalisables engendrant du stress et de la souffrance au travail
.
2. Participation des personnels aux débats sur le fonctionnement de l'agence et ses évolutions organisationnelles

- astreintes, HO, activités des délégations territoriales,

- RTT, horaires variables et accords locaux,

- accompagnement et association des personnels le plus en amont possible dans les réorganisations futures avec des fiches de poste réalistes.


3. Transparence sur la politique des ressources humaines en matière de :
- recrutement,

- rémunération,

- évaluation et promotion.

Pour le 1er point concernant le management, FO propose de faire un état des lieux à l’aide d’une enquête sur la base d’un questionnaire élaboré par la section, ou chacun pourra s’exprimer librement. La synthèse du diagnostic vous sera communiquée avec un plan d’actions proposé par FO.
Pour le 2e point, FO souhaite travailler avec la Direction sur les modalités d’association des personnels aux projets de réorganisation des services ou d’une fonction (exemple : la fonction astreinte).
Pour le 3e point, FO s’engage à travailler avec la DRH pour une plus grande transparence sur les procédures et la situation des personnels dans le respect de la confidentialité des dossiers individuels.


(1)Obnubilation : trouble de la conscience caractérisé par un obscurcissement et un ralentissement de la pensée.

Votez FO aux prochaines élections du 15 mars 2011du Comité d'Agence de l'ARS ,
c'est renforcer la voix de ceux qui se battent pour vous défendre

C'est l'assurance d'être entendu, représenté et respecté

Vos contacts et candidats : Alain QUATREVAUX, Hocine DRISSI, Sonia MARAZANO

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